Bartoli, et maintenant ?

Marion Bartoli est encore sur son nuage après son triomphe à Wimbledon. Mais que faut-il retirer de sa victoire ? Et quelles conséquences ce titre peut-il avoir ?




Finalement, c'était Marion Bartoli la braqueuse. A la dérive depuis des mois, elle a réalisé un casse de génie à Wimbledon pour soulever son premier Majeur. Sur une surface parfaite pour son jeu, sauvée par l'équipe de France d'un isolement et d'une crise personnelle devenus intolérables, la nouvelle 7e mondiale a défié tous les préjugés pour s'imposer. «J'ai eu des moments difficiles et je suis retournée vers mon père parce que je me sentais perdue. Je ne pouvais plus me concentrer, car la situation hors du court était devenue trop difficile et je ne prenais plus de plaisir à jouer. Quand je regardais Amélie Mauresmo pendant le match, je me souvenais de ce qu'elle me disait sur la chaise à Besançon. Cet esprit Fed Cup m'a porté. »

Ce qui l'a aussi porté c'est sa singularité, c'est cette confiance en acier trempé : «Je ne vis pas pour ce que les gens disent ou écrivent, et le respect que j'ai eu après ma victoire c'est ça que je vais garder. Maintenant je pense qu'on va dire que je peux jouer du grand tennis. Je n'ai jamais eu peur d'être spéciale, je suis facile à vivre, plutôt drôle, même si sur le court je veux tellement gagner que je peux être ''mauvaise'' (rire).» La faillite des cadors explique aussi sa victoire. Victoria Azarenka exceptée (blesséee), toutes les autres se sont ratées : Serena Williams, Maria Sharapova s'est inexplicablement évaporée. Petra Kvitova et Agnieszka Radwanska, devenues favorites, n'ont mentalement pas été à la hauteur.
«Ma motivation va être décuplée. Maintenant je sais que je peux le faire»En 2007, on disait que Bartoli ne jouerait plus jamais une finale de Grand Chelem. En 2013, on dit qu'elle ne gagnera plus jamais un autre Majeur. Mais pourquoi pas ? «L'US Open va être mon objectif de l'été», confiait-elle ainsi. «C'est à Wimbledon et à l'US Open qu'elle va le mieux s'exprimer, pense Mauresmo. Roland-Garros c'est difficile sur terre battue et l'Australie il y a des conditions parfois extrêmes. Mais elle peut surfer sur une vague de confiance, de réussite où tout s'enclenche parfaitement.» Bartoli confirme : «J'ai tellement d'échéances, tellement de choses qui me tiennent à coeur que ma motivation va être décuplée. Maintenant je sais que je peux le faire».

Bartoli va devoir stabiliser sa structure, ce dont elle a déjà prévu de parler avec la FFT, et gérer son nouveau statut. Quelles retombées, financières et de popularité, peut-elle espérer ? «Je ne sais pas si ça va être énorme en France mais ça ne changera rien : je suis une gagnante de Grand Chelem pour toujours». Pour la première fois depuis la retraite de Mauresmo, les têtes se sont relevées dans les rangs du tennis féminin français. Le triomphe de Bartoli devrait aussi servir d'exemple à ces messieurs. Une victoire en Majeur n'a pas de genre : c'est une histoire de volonté, de confiance et de travail acharné.

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